Introduction
Cette expression de "personnel colonial" est surtout utilisée dans les textes réglementaires ; mais ici, je fais implicitement référence à Philippe Hamon[1]. Cet emprunt serait légitime dans le cadre d'une étude du roman colonial, celui-ci étant majoritairement tributaire d'une esthétique naturaliste.
Mais il ne s'agit pas ici que de roman : bien plutôt de ces hommes et femmes qui, vivant dans un univers conditionné par le fait colonial, constituent presque une espèce à part, souvent fort éloignée du voyageur ou du métropolitain. Si les études postcoloniales[2] ont souvent, et à juste titre, mis l'accent sur la condition des colonisés, l'identité des "colons", comme celle des "coloniaux" est peu étudiée. On en trouvera la description dans les textes, romanesques ou autres (correspondances, mémoires, etc.), parfois caricaturale, parfois pathétique, mais dont certains traits pourraient se retrouver dans les micro-sociétés que constituent aujourd'hui les communautés françaises ou européennes à l'étranger.