L'écrivain, le voyageur, l 'écrivain voyageur

Présentation

Cette trinité singulière semblant se fondre dans l’écrivain-voyageur qui en serait la synthèse est une illusion d’optique. L’écrivain s’est révélé très tardivement voyageur : on voyage peu dans l’Europe ancienne et l’écrivain n’est pas une exception.

Le « voyage d’Italie » est le seul, ou presque, qui soit digne de son attention, mais en relater les étapes est au plus un journal qui ne serait pas destiné à la publication : les cas célèbres de Montaigne et de Montesquieu en témoignent.

Avec la presse quotidienne et un peu plus tard spécialisée dans les voyages, l’écrivain-voyageur devient, avant le reporter à la fin du 19e siècle, une espèce de professionnel du divers et de l’exotisme.

Mais la littérature se nourrira de ces voyages ; de Bernardin de Saint-Pierre, à Chateaubriand, à George Sand et à Pierre Loti, et dans le siècle suivant, à Nicolas Bouvier, l’écriture du voyage mêlée ou non de fiction prend le pas sur le simple constat.