Fatigue : aspects psychophysiologiques

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Les autres modèles alternatifs au modèle “catastrophe”:

En plus du modèle du gouverneur central, d'autres modèles alternatifs au modèle « catastrophe » existent. Ils reprennent pour quasiment tout ou partie de celui proposé par Tim Noakes.

Le modèle de « la chasse d'eau » :

Le modèle dit de « la chasse d'eau » proposé par Guillaume Millet en 2011 (Millet) est basé sur le celui du gouverneur central et a pour objectif d'expliquer le rôle de la fatigue sur le rendement en cours d'exécution et ultramarathon. Il est en accord avec le fait que la performance physique est régi par le système nerveux central en particulier pour prévenir une défaillance irréversible de la composante physiologique. Il a pour principal intérêt de proposer un schéma explicatif très simple à comprendre et que tout le monde connait : celui de la chasse d'eau d'un cabinet de toilette ! (Figure 1). Il se compose de quatre éléments: (A) la bouée de la chasse d'eau, représente la perception de l'effort. Son niveau peut augmenter ou diminuer en fonction du taux de (B) remplissage et de

(C) vidange. Ces taux dépendent bien entendu de l'intensité de course mais d'autres paramètres tels que l'état de forme psychophysiologique, la quantité de sommeil, les facteurs nutritionnels notamment peuvent influencer le niveau de perception de l'effort pour une même intensité d'exercice. S'appuyant sur le modèle du gouverneur central, le modèle de la chasse d'eau en reprend donc les grands principes, concluant également qu'une réserve de sécurité (D) subsiste durant l'exercice pour prévenir les dommages physiologiques irréversibles.

Figure 1 : Modèle de la chasse d'eau

Le modèle psychomotivationnel

Le modèle psycho-motivationnel développé par Samuel Marcora (Marcora, 2008) est en accord avec le modèle du gouverneur central sur le fait que la survenue d'une limitation psychologique empêche celle d'une catastrophe physiologique. La fatigue est donc également considérée comme un phénomène dont l'utilité est de préserver l'organisme. Néanmoins, selon Marcora, le modèle du gouverneur central est inutilement complexe. La diminution du contrôle volontaire induit par une augmentation des sensations négatives perçues durant l'exercice serait suffisante pour expliquer les mécanismes de contrôle anticipatoire au cours d'un exercice fatiguant. Aucune régulation non consciente du cerveau n'est donc envisagée dans ce modèle (figure 2).

Figure 2 : Modèle psychomotivationnel

Vous pouvez vous reporter à la présentation vidéo qui est consacrée à une étude qui visait à confronter expérimentalement les modèles du gouverneur central et psychomotivationnel.

ComplémentRéférences

Marcora, S. M. (2008). Do we really need a central governor to explain brain regulation of exercise performance? Eur J Appl Physiol, 104(5), 929-931; author reply 933-925. Millet, G. Y. Can neuromuscular fatigue explain running strategies and performance in ultra-marathons? The flush model. Sports Med, 41(6), 489-506.

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